Les années horribles 2008-2009

Les années horribles 2008-2009

Survol du Mont Saint Michel par des membres du club : un joli souvenir !

 

Les années 2008 et 2009 ont été à plus d’un titre des années horribles. Tout d’abord, la saison 2008 a été catastrophique. Ensuite, le début des travaux de la piste nous prouve très rapidement que l’entreprise et le maître d’œuvre sont incompétents. 2009 va être une lutte incessante contre des gougnafiers dont la seule compétence est de répéter sans cesse qu’ils connaissent leur métier ! Enfin, c’est l’histoire que je vais vous conter maintenant…

Tout commence en fait en 2007, au mois d’août. Lors de notre comité directeur de fin de saison, le trésorier nous présente une situation financière qui tend à nous prouver que nous disposerons de trésorerie jusqu’au mois de février. Cela peut suffire. Mais à peine un mois et demi plus tard, il m’alerte : nous sommes à sec !

À sec fin octobre, cela ne nous est jamais arrivé ! Mais que sont devenus les magnifiques tableaux prévisionnels que notre trésorier nous présentait à chaque conseil d’administration ? J’ai honte. Je suis responsable de ce club et je viens de me planter terriblement en ne vérifiant pas les chiffres présentés par notre responsable financier. J’avais tellement confiance en ses prédécesseurs que je ne me suis pas méfié.

Au secours ! Le conseil réuni en urgence décide de convoquer une AG extraordinaire qui présentera la situation aux adhérents. Le comité directeur offre le choix de faire un don du revenu imposable ou bien d’effectuer une avance remboursable. Fort heureusement, la majorité des adhérents optera pour le don.

Cette situation laisse des traces. Nous avons besoin de comprendre ce qu’il s’est réellement passé. J’alerte l’expert-comptable qui effectue quelques vérifications et pour ma part, j’entreprends un contrôle très étroit des écritures comptables sans déceler quoi que ce soit de particulier. Le trésorier semble s’être planté de la plus belle des façons. Je reste toutefois personnellement étonné par la faiblesse des réinscriptions, mais également par celle des vols d’initiation. Pourquoi une telle baisse d’une année sur l’autre ? La météo, d’accord. Mais elle me semble parfois avoir bon dos !

Nous démarrons l’année 2008 cahin-caha.

Jean, un ami avant un vol découverte

Puis la saison arrive. Nous savons combien les choses vont être difficiles, car les travaux de piste ont été terminés tardivement (voir page : le drainage de la piste) et la piste est ondulée. Effectivement, les décollages sont ardus et il faut se mettre en l’air le plus vite possible. Les atterrissages causent quelques frayeurs et de la casse. Le pilote qui vient de se poser, se trouve lorsqu’il aborde l’ondulation qui suit son toucher de roue, sur un tremplin qui le réexpédie en l’air à faible vitesse… Non seulement cette entreprise et ce cabinet d’études étaient incompétents, mais ils sont dangereux ! La collectivité qui a choisi ce couple infernal a eu bien tort de s’adresser aux petits copains habituels…

Le problème, c’est notre secrétaire qui ne va pas bien. Elle enchaîne les congés, quelques arrêts de maladie, et prend des libertés en passant de longs moments en piste alors que le travail l’attend au bureau. Le soir, elle prolonge sa présence au club avec ses amis adhérents. Le problème c’est que les adhérents et surtout les Européens qui viennent voler chez nous la considèrent comme une adhérente alors qu’elle est salariée du club et que nous la payons pour bosser. À partir du 21 août, notre secrétaire prend des congés. Puis, après une courte reprise, elle enchaîne les arrêts de maladie.

En l’absence de toute aide, je suis contraint d’effectuer son travail. Je demande à l’expert-comptable de venir me donner quelques explications pour faire fonctionner le logiciel de compta. Nous découvrons à cette occasion qu’aucun mois n’est arrêté depuis fin mars. Nous constatons également quelques erreurs d’enregistrement. Conclusion : tout est à reprendre depuis le 1er avril et le premier trimestre est à vérifier ! Le cabinet comptable me donne les méthodes adéquates. Il n’y a plus qu’à… Au fond, la méthode est ultra simple : il suffit de reprendre tous les documents comptables et de les pointer un par un et d’enregistrer ceux qui ne le sont pas ! Cela représente environ 4000 écritures ! Un rêve ! D’autant qu’il convient d’assumer les tâches habituelles de secrétariat.

En route vers les nuages

 

Entre mon « métier » de président et le remplacement de la secrétaire, j’effectue pendant quatre mois un temps complet de cadre très impliqué dans son entreprise ! Bien entendu, entièrement bénévolement !

Et cela ne va pas s’arranger, car si notre secrétaire retrouve la santé et revient à son poste au mois de janvier 2009, le trésorier en titre, lui, part travailler un an ou deux à Vancouver au Canada ! Comme aucun volontaire ne se présente pour le remplacer malgré mes recherches empressées, je suis contraint d’assumer ses fonctions d’autant que le poste de trésorier adjoint n’est pas pourvu. La situation ne s’arrangera véritablement qu’avec l’arrivée de Lucette au cours du dernier trimestre 2009. Lucette prendra le poste de trésorière à bras le corps jusqu’à la fin de mes fonctions de président au dernier trimestre 2015.

Mais les choses se compliquent en 2009. La piste est de plus en plus dégradée. Et je tremble à chaque décollage et à chaque atterrissage. Nous endommageons deux planeurs fort heureusement sans conséquences humaines, car les choses se passent à basse vitesse.

Il faut donc se battre contre les bons à rien qui, sachant, peut-être, réaliser une pelouse dans un jardin de particulier, se sont arrogé des compétences pour la réfection et le drainage d’une piste d’aviation. Nous cherchons des soutiens auprès de la préfecture et du sous-préfet de Loches qui sera remarquable, du président du Pays de la Touraine côté sud, des instances fédérales… Nous enchaînons les réunions. J’alerte même des associations anticorruptions. Je leur transmets l’intégralité du dossier. On m’affirme que ce dossier ne sent pas bon ! Mais nous pâtissons dans cette direction de luttes intestines qui font que notre dossier reste sous la pile… Je prends contact également avec une radio dont une émission assume la défense radiophonique des personnes flouées, sans résultats.

Pendant tout ce temps, nous tentons de négocier avec nos trois interlocuteurs : le cabinet d’études, l’entreprise de jardinage et le maître d’ouvrage, la communauté de communes.

Un jour, excédé par l’inertie du maître d’ouvrage, je rencontre un vice-président. Je lui résume la situation dont il dit tout ignorer et qui m’assure que le conseil communautaire n’est pas informé. À la fin d’un entretien fort enrichissant, ce maire intègre me dit : « il faut que je vous dise des choses pour que vous compreniez bien ce qui vous arrive… » Ce qui nous arrive, je ne le sais que trop : nous avons abandonné nos subventions à la Communauté de communes qui, de ce fait, est devenue maître d’ouvrage. Nous avons abdiqué notre liberté pour éviter d’avoir à effectuer des avances de trésorerie. Mais nous avons perdu notre liberté ! Puis le maire se ravise. « Non, non, je ne peux pas, ce serait trop grave. » Brave homme tiraillé entre sa conscience et la fidélité à une institution. Malheureusement, ce très brave homme devait disparaître trop rapidement.

Et puis, coïncidence troublante, le cabinet d’études cesse toute activité ! Quelque temps plus tard, le « jardinier » en fait autant. Nous nous retrouvons sans interlocuteurs. Bien sûr, il y eut quelques faux-semblants de travaux complémentaires comme créer une dérivation sur le collecteur principal pour rétablir une pente correcte ! Car oui ! ce spécialiste du drainage n’avait pas été fichu de respecter la pente de 3 mm par mètre qu’imposait le terrain !

Alors, il ne nous reste plus qu’à nous tourner vers les assurances des entreprises mises en cause. Le jardinier n’est bien entendu pas assuré pour les travaux de drainage ! Bravo la comcom ! Fort heureusement, le cabinet d’études est bien assuré et va assumer les dégâts, mais de façon limitée, car le plafond de garantie ne permettra pas la réfection de la piste sans recourir à des montages financiers complexes. Il faudra cinq ans pour voir le tribunal condamner les assureurs. (Voir la page : le procès)